Banale épopée d’une citoyenne ordinaire en temps de COVID-19 [fragments d'écriture]

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(Edited)

Aujourd’hui ixième jour de confinement.

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Besoin de sortir de chez-moi pour quelques achats
Une préparation mentale s’impose avant le périple afin de s’assurer de bien suivre les consignes Nationales : lavage de mains, lavage des surfaces touchées ou à toucher, distanciation sociale (physique) de 2 mètres …
L’hyper-vigilance est de mise pour se prémunir d’une intrusion non désirée de l’ennemi invisible, potentiellement présent partout.
État d’esprit à maintenir pour le combat quotidien ; méfiance envers tout et tous ; moi, les autres, aussi les objets, animaux, etc.

Objectif de la mission : la pharmacie- la-plus-proche.
C’est un départ !
Déjà je me sens interdite … Une séries de questionnements me taraudent.
Ais-je vraiment besoin de sortir de chez moi ?
Peut-être ces achats peuvent-ils attendre ?
Être jumelés à d’autres éventuels ?
Une soudaine culpabilité m’envahie …
La limitation de mes allers et venues est-elle optimale ?
Pourrais-je en faire plus ?
Préoccupations légitimes, me dis-je, en bonne citoyennes solidaire. Circonstances obligent …
Tant pis, trop tard, je suis sur la route à présent. Déjà dans un état de fébrilité perceptible.

Calme plat dans les rues, signe des temps.
Stationnement désert.
Sans raison apparente, je sors de ma voiture avec précaution, plus lentement qu’à l’habitude. C’est sans doute psychologique comme on dit, une réaction instinctive en territoire ennemi.

Entrée dans la pharmacie.
Les poignées de portes sont-elles désinfectées régulièrement ? Question qui ne m’aurait même pas traversée l’esprit il y a à peine un mois.
Une fois entrée, je suis accueillie avec sollicitude suspecte.
Un interrogatoire suit ; Avez-vous voyagé récemment ? Avec vous des symptômes de toux, fièvre ou autres ?
Sans avertissement préalable, prise de température à la tempe droite par la vigie au regard perçant.
Verdict : après avoir «* montrer patte blanche* », je peux passer la barrière sanitaire. On me désigne un petit charriot qu’on a préalablement désinfecté frénétiquement.

J’entre enfin !
J’ai déjà envie de sortir au plus vite ! Je ne me sens pas particulièrement à l’aise avec toutes ces précautions socio-aseptisantes qui amplifient mon état de suspicion perpétuel. Je suis déjà à fleur de peau.
Je récupère, sur le bouts des doigts (aller savoir pourquoi … ) rapidement les victuailles ciblées, en évitant scrupuleusement les interactions humaines éminentes.
D’un sourire crispé, je salue la caissière réfugiée derrière un plexiglass, je paie avec une carte (argent comptant banni) inséré via l’orifice désigné.
Je sors en vitesse, me lave les mains avec du purell, en plus de toutes les surfaces potentiellement contaminée sur ma voiture.
J’avais pensé faire un petit détour par l’épicerie… Changement de plan !
Je rentre prestement chez moi, étonnée d’être épuisée par tant de précautions surréalistes !!!

Tourlou !



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3 comments
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J'aurai ressenti pareillement si on m'aurait posé autant de questions inhabituel, pour juste faire les achats.
Ton écrit j'arrive bien à visualiser ton parcours, tu expliques bien on se met facilement dans ta peau. Tu as peut-être un don d'écrire un livre :)

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Merci !
Et la dernière fois que j'y suis allée, il ont ajouté des flèches sur le plancher pour que tout le monde aille dans le même sens et que personne ne se croise. Aussi, ils nous demandent à présent notre l'âge. Les personnes de 70 ans et plus étant plus vulnérables, ne sont pas admis (livraison à la maison). Ouf !

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A oui certains endroit aussi chez nous pareil, pas moins de 65 ans. C'est un peu la discrimination ça, mais les flèches on y a aussi :D

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